De nature très ambitieuse, comment une personne comme moi pouvait accepter un refus à chaque proposition que je faisais?!
Ma mère, femme de poigne, femme ambitieuse, qui a toujours su ce qu’elle voulait, a toujours travaillé, depuis la fin de ces études. Femme indépendante financièrement mais une mère extraordinaire en même temps, sa priorité a toujours été sa famille. Un exemple pour moi, alors comment aurai-je pu me contenter d’un non?
Ce non venait de mon investisseur. Je vous rapelle que dans le bilan de ma vie à l’instant T, le point 4 était: Etat du compte bancaire: bancroute!! Donc il fallait bien que l’argent vienne de quelque part et il ne pouvait venir que d’une personne: mon cher et tendre mari! La 2ème question qui venait à moi était: combien j’ai besoin? Evidemment, il me fallait des milliers et des milliers d’euros. Avec tous ces rêves en tête, j’avais oublié que mon mari n’était pas un investisseur en fait mais juste mon mari (ou un mécène…) et qu’il ne disposait pas de sommes exorbitantes al hamdoulillah!!!
Il lui fallait quelque chose de fiable, de viable, qui ait un avenir. Moi aussi! Mais comment le savoir avant de se lancer? Faire une étude de marché? Pas le temps, trop pressée. J’ai patienté puis j’ai laissé tomber l’idée de monter ma boîte. Enfin, je l’ai plutôt mise de côté, juste le temps que la lumière me vienne.
La vérité est que j’aurai du me réjouir à ce moment que j’avais un mari qui accepte d’investir dans mes délires mais qui en plus réfléchissait de façon objective (chose impossible pour moi à ce moment) pour ne pas que je me plante!!! Aujourd’hui j’en suis consciente mais à cette époque, la seule chose que je voulais, c’était foncer! Il fallait que je crée mon affaire, je voulais passer de l’étape « idée » à l’étape « affaire lancée » en disons…1 mois! Et qu’après, il ne restait plus qu’à gérer…
J’étais dans une bulle. je ne voyais que le résultat, je me voyais déjà exercer. Je n’avais pas compris une chose certaine: créer une entreprise se fait par étape et il y a un ordre à suivre. On ne commence pas par la fin! Rendez-vous compte. Je n’avais toujours pas trouvé l’idée que je me demandais combien il me fallait, j’étais déjà à la recherche d’un local (que j’aurai payer comment?), je me voyais embaucher, bref. Du grand « Moi »!
Abir Nakad