S’acquitter de l’aumône légale, la Zakat, est une obligation bien connue de tout musulman. Elle constitue le troisième pilier sur lequel il érige son Islam. Pourtant, bien souvent, on ignore les modalités de paiement de cette aumône. A partir de quel seuil de richesse devient-elle obligatoire ? Quels biens y sont soumis ? Quel pourcentage doit-on verser ? Quand doit-on s’en acquitter ? A qui la donner ?

Avant d’entrer dans les détails techniques purement juridiques, il est bon de rappeler que la traduction courante « aumône légale » ne restitue absolument pas l’esprit de cette aumône. La Zakat signifie en effet « la purification ». On comprend ainsi sa fonction première qui est de purifier nos âmes de viles défauts telles la cupidité et de l’avarice, et de purifier notre argent des souillures des transactions douteuses. Allah ordonna à son Prophète (paix et bénédiction d’Allah sur lui) : « Prélève de leurs biens une aumône pour les purifier et les élever, et invoque Allah en leur faveur, car tes invocations sont un apaisement pour eux. »[1]

images

La Zakat est le droit des pauvres sur les riches afin d’établir une justice sociale, condition sine qua none de la cohésion de la communauté tant recherchée à travers les textes coraniques et prophétiques ! Allah le Très-Haut fait allusion à cette justice sociale dans un verset traitant des répartitions des butins pour expliquer qu’Il en ait imposé les destinataires de même que pour la Zakat : « afin que les biens ne circulent pas uniquement entre les mains des riches d’entre vous. »[2]

Sache que la Zakat est due sur les monnaies, l’or, l’argent, les bestiaux, les produits agricoles mais aussi sur les marchandises comme cela est largement détaillé dans les livres de jurisprudence.

Bien évidemment, la façon de prélever la Zakat, son montant et son seuil varient selon le type de biens soumis au prélèvement. Aussi allons-nous nous concentrer sur deux éléments qui nous intéressent plus particulièrement ici : la Zakat de la monnaie et la Zakat des marchandises.

2804299437_small_1

Pour que la monnaie soit soumise à la zakat, il y a deux conditions :

  • Qu’elle ait atteint le seuil (niçab en arabe). Le seuil était fixé à l’époque du Prophète (paix et bénédiction d’Allah sur lui) à 85 g d’or. C’est la raison pour laquelle le seuil peut varier légèrement chaque année, en fonction du cours de l’or. Il a été évalué par l’UOIF à 2807 Euros pour l’année hégirienne 1437 qui a débutée le 14 octobre dernier.
  • Qu’elle ait été épargnée pendant un an. C’est-à-dire que lorsque mes économies atteignent le seuil, je ne suis pas redevable de la Zakat de suite. Je ne le serai qu’après un an si je ne suis pas redescendu sous le seuil.

La somme que je devrais alors verser représente 2,5% de ce que je possède un an après avoir acquis le seuil ou un an après avoir versé ma dernière Zakat. Pour ceux qui ne sont pas du tout matheux : on obtient 2,5% d’une somme en la multipliant par 0.025. Certains pensent parfois de façon erronée que les 2.5% ne sont applicables qu’au surplus supérieur au seuil. Mais c’est faux ! Dès que le seuil est atteint, on applique le taux à la totalité !

téléchargement

Les commerçants appliquent la même logique à leurs marchandises. Pour savoir si elles sont imposables, le commerçant évalue son stock. S’il est stable sur une année et est équivalent ou supérieur au seuil, alors le commerçant verse le quart du dixième, soit encore une fois 2.5% du prix estimé.

Pour certains, ce don semblera bien infime par rapport aux immenses bienfaits dont Allah nous comble chaque jour ! Pour d’autres cela demandera un réel effort et suscitera peut-être en eux quelque amertume. Alors pour ces derniers, voici quelques paroles susceptibles de les apaiser : le Prophète (paix et bénédictions d’Allah sur lui) dit : « Nulle aumône ne diminue l’argent. »[3] car « Allah anéantit l’intérêt usuraire et fait fructifier les aumônes. »[4]

Donnez donc sans craindre la diminution de votre argent, de vos biens et marchandises, Allah se chargera de les faire fructifier pour vous ! Telle est la promesse de Celui qui ne manque pas à Ses promesses !

images (1)

[1] Sourate Le Repentir, verset 103.

[2] Sourate L’Exode, verset 7.

[3] Hadith authentique rapporté par At-Tirmidhy.

[4] Sourate La Vache, verset 276.

 

 

Hamayssim

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *