Quel est donc ce syndrome qui fait la une des magazines santé ? Encore méconnu il y a quelques années, le « burn out » suscite un intérêt croissant depuis que des célébrités ont déclaré en être atteintes, contraintes de mettre leurs brillantes carrières entre parenthèses pour quelques temps. Sportifs, chanteurs, politiciens… Les victimes exercent des professions très différentes et elles n’appartiennent pas toute à la sphère médiatique. Et nous dans tout ça ? Les musulmans passeraient-ils entre les mailles du filet de cette maladie ravageuse ? C’est ce que nous allons voir !
Mais avant tout, pour ceux pour qui le concept serait encore un peu inconnu, le burn out – ou syndrome d’épuisement professionnel – est un terme générique désignant un état de fatigue émotionnelle, mentale et physique caractérisé par un manque de motivation et de performance après des mois ou voire des années de surmenage et de surenchère; c’est un cercle vicieux!
Certains la surnomme la maladie des efficaces car selon le site spécialisé Burnout-info.de ce qui est « déterminant pour l’apparition d’un syndrome de Burn-out n’est pas le nombre d’heures de la semaine de travail ni la nature des tâches, mais des interactions complexes entre conditions de travail et prémisses individuelles qui mènent à l’exposition au stress prolongé et enfin à l’épuisement et la prostration.”
Eh oui, les personnes à risque sont celles qui s’investissent et qui sont de nature très consciencieuses dans leur travail. Ceci me laisse penser que les musulmans devraient donc en être les premières victimes. Le Prophète sws ne nous a-t-il pas recommandé la recherche de la perfection dans toute chose? N’a-t-il pas déclaré: “Allah a prescrit l’excellence dans toute chose. Lorsque vous tuez, faites-le avec bienfaisance et lorsque vous sacrifiez, faites-le avec bienfaisance. Eguisez vos couteaux et n’effrayez pas vos bêtes destinées au sacrifice.”[1] Ainsi pour les musulmans, non seulement les résultats sont importants mais aussi la façon d’arriver à ces résultats. Le musulman se doit d’être consciencieux à chaque étape de la réalisation de sa tâche. Depuis le moment où il en a l’idée, où il se soucie de purifier son intention, jusqu’à son achèvement où il se soucie de son acceptation. A l’instar du Prophète Ibrahim, lorsqu’il reçut l’ordre de bâtir la Kaaba, il s’y attela avec soin, portant les lourdes pierres, il empilant une a une… Allah nous décrit dans le Coran quelle fut sa première parole après avoir parachevé le saint édifice: “Et quand Abraham et Ismail élevaient les assises de la Maison, (il dit): “O Seigneur, accepte ceci de notre part, car c’est Toi l’Audient, l’Omniscient.” C’est beaucoup de pression sur nos petites épaules! Parfaire nos intentions et chacune de nos actions. Pourtant, il n’a jamais été rapporté qu’aucun grand homme de l’Islam n’ait souffert de surmenage, aussi lourd fut le fardeau qu’il eut à porter! Ceci parce que le croyant se trouve toujours entre la crainte et l’espoir. La crainte de faillir, de ne pas être assez sincère, de voir nos actions refusées. Mais l’espoir dans la grande miséricorde d’Allah, dans Son Soutien et Sa bienveillance à notre égard. C’est dans cet espoir que se trouve la paix de nos coeurs, qui nous libère du stress.
Pour autant, je n’affirmerai pas que les musulmans sont tous a l’abri de cette forme de dépression (ni des autres). Satan est la à guetter nos moments de faiblesse qui ouvrent une faille sur notre coeur. Il s’y engouffre pour nous faire désespérer de la Miséricorde d’Allah. “Et qui désespère de la Miséricorde de Son Seigneur sinon les égarés?”[2]
Nous vivons une époque où tout se développe a une vitesse fulgurante. De nouvelles innovations nous sont proposées chaque jour. Cela amène un certain confort mais d’un autre côté, il faut pouvoir suivre la cadence! Tout va vite. Beaucoup trop vite. La mondialisation, la grande consommation, tout nous pousse à être plus productif, plus actif. Et pas seulement lorsqu’on est salarié d’une grande multinationale!
Savez-vous qu’une des franges de la société les plus touchées par le burn-out sont les femmes au foyer?! On se demande souvent comment faisait nos grands-mères à élever une dizaine d’enfants tous nés à un ou deux ans d’écart. Mais leur vie était plus simple, bien que plus rude. Maintenant pour être une bonne femme au foyer, il faut être un taxi la journée pour emmener les enfants à leurs diverses activités sportives et artistiques, une prof le soir pour écrire les disserts des ados au cerveau ramollis par les jeux vidéos, il faut être une reine de beauté la nuit pour que Monsieur ne se demande pas pourquoi sa bien-aimée n’est pas comme ces dames sur les affiches des arrêts de bus?! Il faut avoir fait une formation chez Pierre Hermé pour les gâteaux d’anniversaire… Et puis avoir un minimum de vie sociale et se lire au moins un bouquin par mois pour rester une femme intéressante!
Et ces Messieurs ne mènent guère une vie plus tranquille! Ils travaillent souvent jusqu’à des horaires pas possible, mais dès qu’ils mettent un pied à la maison, on leur demande de mettre la main à la pâte, aider dans les tâches ménagères, et « paterner » un peu puisque ce mot a été récemment inventer, faut bien qu’il serve! Puis, il les faudra aller se faire un gommage et un soin du visage puisque les grandes marques cosmétiques ont eu la délicatesse de lancer des gammes dédiées à la beauté masculine.
Rien que d’écrire tout ça, ma tension est montée en flèche! Alors on va se calmer et respirer. Comme pour tout problème, l’Islam nous apporte la solution. Wal-hamdulilLah!
Le secret c’est de connaître ses priorités. Voir sa vie comme un édifice qu’on bâtit chaque jour. A la base de cette construction: notre relation avec Allah. Si elle est stable on pourra y ériger une vie stable et sereine. Et ensuite on pose pierre par pierre, par priorités. D’abord, nos obligations religieuses, nos obligations familiales. Puis on peut passer au superflu, en respectant le hadith du Prophète sws: “Une heure pour une heure”; qui pourrait correspondre à notre dicton: “Un temps pour tout!”. Alterner l’utile et l’agréable, l’obligatoire et le surrérogatoire, les temps famille, les temps boulot, les temps perso aussi… C’est ainsi qu’on atteindra l’équilibre, et donc la sérénité.
Lorsque tu sens monter en toi le stress, que ton temps t’échappe, que tu te sens débordé… Pose-toi et réfléchis un instant… La baraka du temps ne nous est enlevée que pour deux raisons: Soit on fait quelque chose qui déplaît à Allah, soit on n’a pas respecter nos priorités. Une fois le problème identifié, il ne reste plus qu’à passer à l’action: remettre de l’ordre dans nos vies!
[1] Hadith authentique, rapporté par Mouslim, transmis par Chaddad ibn Aws.
[2] Sourate Al-Hijr, verset 56.
Hamayssim
Slm
L article est tres interessant.
Je vis un tres fort burn out
Je dois dire qud c est assez horrible.
Satan de joue de nous durant ces moments.
Et tout cela effectivement car toutes les pressions sont trop lourdes.
Durant ce burn out j ai eu des suggestions horribles et niveau psyché, brulures intenses au coeur…..
Aujourd hui je suis une loque, je n ai plus d empathie et toutes les insufflations provenaient de mon coeur pour monter jusqu’à mon esprit.
C est une periode horrible et je ne sais pas comment m’en sortir.
Aujourd hui, bien que je sache que l islam est ma foi veritable je ne ressens plus rien, au contraire faute de trop de pression dans le passé tout m insupporte.
Je ne sais pas si je pourrais retrouver mon coeur et mon esprit un jour.. cela me semble perdu..
Sans parler de la perte de sensation, f empathie…..
Trop de sensibilité face à trop de pression interieure et exterieure