Il y a quelques jours, en parcourant les différents articles de ce blog, je suis tombée sur un mot que je ne connaissais pas. La repreneuse de Hijab Glam se qualifiait de « mompreneuse »! Bien que la signification semble claire à quiconque aurait un minimum de compréhension de l’anglais… J’ai tenu à vérifier la définition sur internet.

Et en lisant que ce terme désignait les mamans entrepreneuses je me suis dit : « En inventant des termes certains pensent surement qu’ils en ont inventé les concepts ! » Qu’on se le dise ! Le mompreneuriat ne date pas d’hier !

Les femmes ont de tout temps participer à la vie économique et financière de leur société ; seule la nature de leur contribution a évolué selon l’évolution de la société elle-même, en accord avec ses besoins et ses principes.

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Malgré les idées reçues, la femme musulmane n’échappe pas à cette règle qu’elle soit ou non mariée, qu’elle soit ou non mère. La croyance populaire voudrait que la femme musulmane soit confinée à l’intérieur de sa maison, condamnée par Son Créateur à enfanter, allaiter et éduquer. L’homme, plus fort et plus robuste, serait lui taillé pour l’extérieur et les travaux les plus rudes afin d’assumer seul le poids de la charge financière de sa famille. Ce qui est mal compris c’est que, si l’homme et la femme ont certaines obligations premières, en adéquation avec leur nature propre, cela ne signifie pas qu’ils se réduisent à ces rôles fondamentaux. En d’autres termes, s’il est vrai que la femme musulmane est responsable de son foyer et de l’éducation de ses enfants, cela ne l’empêche pas d’exercer une autre activité de chez elle ou en dehors. De même, s’il est vrai que l’homme musulman est le chef de famille et que les dépenses du foyer lui incombent, cela ne signifie pas que sa femme ne peut pas l’aider d’une part et que son rôle se résume à cela d’autre part. Car une autre idée reçue voudrait qu’un homme qui ramène l’argent à la maison soit un bon mari et un bon père. Certes… Mais cela n’exclut pas qu’il puisse paterner sur son temps libre comme le faisait le Prophète Mohammed sws qui, malgré ses nombreuses obligations, trouvait toujours le temps de câliner son fils Ibrahim, ou qu’il aide son épouse en rentrant du travail à l’instar du Prophète sws qui balayait ses appartements ou raccommodait ses vêtements. Mais nous nous écartons quelque peu du sujet…

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Revenons au travail de la femme musulmane… Ce n’est pas, comme certains le pensent, l’influence néfaste du mode de vie occidentale qui pousse les femmes musulmanes à vouloir sortir de leur foyer ! A l’époque du Prophète sws, les femmes exerçaient de nombreuses activités pour subvenir à leurs besoins, soutenir leurs époux ou tout simplement participer activement à la vie économique de la société. Voici quelques exemples :

La société qoraychite était une société urbaine ou le commerce fleurissait. De nombreuses femmes, à l’instar de Sayda Khadija, possédaient un capital qu’elles faisaient fructifier par le biais du commerce, employant pour leur compte plusieurs hommes.

La société médinoise était quant à elle plus rurale. On retrouvait des femmes à chacun des échelons de la vie agricole : propriétaire terrienne, cultivatrice, récolteuse, bergère…

Zaynab, l’épouse d’AbdAllah ibn Mas’oud était une femme habile de ses mains. Son mari étant très pauvre, elle se mit à fabriquer des objets et à les vendre pour subvenir aux besoins de leur famille. Elle rapporte à ce sujet que lorsqu’elle entendit le Prophète sws dire aux femmes : « Faites l’aumône, ne serait-ce que de vos bracelets. » elle demanda à son époux AbdAllah d’interroger le Prophète sws sur le fait qu’elle dépense son argent pour son mari et ses enfants. AbdAllah éprouva de la gêne à informer le Prophète sws de sa pauvre condition. Elle se rendit donc elle-même chez le Messager d’Allah sws et lui dit : « Envoyé d’Allah, je fabrique des choses que je vends. Mon mari et mon fils ne possèdent rien. » Le Messager d’Allah sws lui dit alors : « Tu seras récompensée pour tu ce que tu auras dépensé pour eux ! »

Il est aussi rapporté dans les recueils authentiques que les femmes tissaient des vêtements pour les offrir aux démunis.

Mais outre ces travaux manuels raffinés dans lesquels les femmes excellent, nous avons des exemples de femmes qui étaient en mesure de faire de la publicité pour des artisans et de leur décrocher des contrats. A l’instar de cette femme des Ansars dont le fils était menuisier et qui proposa ses services au Prophète sws afin qu’il lui réalise une chaire. Le fait qu’elle fut une femme n’empêcha pas le Prophète sws d’examiner sa proposition et lorsqu’il eut accepté, elle supervisa l’œuvre de son fils, lui indiquant comment il devait s’y prendre et quel résultat il devait obtenir.

Ce n’est pas le lieu pour citer toutes les fonctions qu’occupaient les femmes à l’époque de la Révélation, nous nous contenterons donc de ces quelques exemples, espérant qu’ils permettront de faire reculer les préjugés. Nous finirons par ce conseil à toutes les femmes qui tentent de poser leur pierre à l’édifice de la Oumma : ne vous laissez pas intimider par ceux qui brandissent le spectre de la bid’a chaque fois que la femme musulmane se montre indépendante et créative. Vous êtes bel et bien, mes sœurs, les dignes héritières de ces femmes extraordinaires qui bâtirent aux cotés de notre Prophète sws les fondements de notre communauté.

 

Hamayssim

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