Voilà plusieurs semaines que nous consacrons nos articles aux aumônes et à la zakat. Avant de clore ce chapitre, il nous paraissait essentiel de vous exposer les règles de bienséance du paiement de ces aumônes. Eh oui ! Cela peut paraitre étonnant mais en Islam, même l’accomplissement des bonnes œuvres et des obligations est soumis à des règles. On ne fait pas le bien n’importe comment sous peine de voir ce bien anéanti !

La première chose à observer lorsqu’on donne une aumône, c’est la discrétion ! Allah dit dans le Coran : « Si vous montrez vos aumônes elles sont valables mais si vous les dissimulez et les donnez aux pauvres, c’est bien mieux pour vous »[1]. Notre Bien-aimé Prophète (paix et bénédictions d’Allah sur lui) nous apprend que parmi les gens qu’Allah couvrira de Son Ombre, le jour où il n’y aura pas d’autre ombre que la Sienne, il y a l’homme qui donne une aumône de sa main droite sans que sa gauche ne s’en aperçoive. Ceci parce que la discrétion protège de l’ostentation qui est un mal qui menace le croyant et ses œuvres charitables. L’Imam Al-Ghazaly nous expose ceci sous la forme d’une métaphore : il compare l’ostentation à un serpent et l’avarice à un scorpion. Par l’aumône, le croyant cherche à se défaire du défaut de l’avarice mais s’il le fait de façon ostentatoire, il sera semblable à celui qui se débarrasse du scorpion en nourrissant le serpent. Il ne se serra débarrassé d’un mal qu’en alimentant un mal plus grand !

muslimshow-don

Ensuite, celui qui dépense pour la Cause d’Allah doit se garder de toute vantardise ou autosatisfaction, même silencieuse. Ne te considère pas comme bienfaisant envers celui à qui tu prodigues tes aumônes de telle sorte que tu attendes de lui remerciement et reconnaissance. S’il a le malheur de t’offenser, tu penseras « comment ose-t-il alors que j’ai été si généreux envers lui ! » Ceci est un mal qui compromet l’acceptation de ton aumône et son remède réside dans le fait de considérer celui qui reçoit ton don comme bienfaisant envers toi. En acceptant ton aumône, il te permet de purifier ton âme de l’avarice et ton argent des impuretés. Allah nous met en garde dans le Saint Coran : « O croyants, n’annulez pas vos aumônes par la vantardise ou par un tort comme celui qui dépense son argent par ostentation sans croire en Allah ni au Jour Dernier. Il est semblable à un rocher recouvert de terre. Lorsqu’une averse le touche, elle le laisse dénudé. »[2] Aimerais-tu être ce rocher qui se retrouve, après avoir dépensé, sans argent et sans récompense ?! Ou préfères-tu être tel que le décrit le verset suivant : « ceux qui dépensent dans le sentier d’Allah et pour raffermir leur cœur sont semblables à un jardin sur une colline. Lorsqu’une averse l’atteint, il double ses fruits. »[3] ?!

Un autre point très important est de donner en aumône ce que l’on a de meilleur. Malheureusement, on le voit bien souvent lors des collectes organisées pour les pauvres, les nécessiteux et les réfugiés, c’est souvent l’inverse qui se produit. Ces collectes servent parfois de vide ordure à certains. On se débarrasse des vêtements démodés, usés voir parfois déchirés et on pense avoir fait sa BA ! Allah nous interdit une telle attitude « O croyants, dépensez des meilleures choses que vous avez acquises et de ce que Nous avons fait sortir de la terre pour vous. Et ne vous tournez pas vers ce qui est vil pour en faire dépense ! Ne donnez pas ce que vous-même vous n’accepteriez qu’en fermant les yeux ! Et sachez qu’Allah n’a besoin de rien et qu’Il est digne de louanges. »[4]

 

La dernière recommandation que nous vous ferons afin que vos aumônes soient bénies et fructifient inchAllah, c’est de les remettre à qui de droit. N’oubliez pas que vos aumônes sont vos épargnes pour l’au-delà, il vous faut donc réfléchir où les placer afin qu’elles vous rapportent le plus. Dans un verset Allah nous cite les catégories des ayant-droits, avec à leur tête les pauvres et les nécessiteux. Le Prophète (paix et bénédictions d’Allah sur lui) nous a exhortés à privilégier les proches : famille, amis, voisins ; et à donner ce qui sera le plus utile. Il aimait par exemple qu’on donne aux jeunes des outils plutôt que de l’argent ou de la nourriture. Car la nourriture se consomme en un instant alors que les outils peuvent générer un travail infini. A nous donc de considérer ce qui pourra être le plus utile et le plus durable au plus grand nombre de nécessiteux.

Qu’Allah accepte vos dons et les fasse fructifier auprès de Lui !!

sadaka (1)

 

[1] Sourate Al-Baqara, verset 271.

[2] Sourate Al-Baqara, verset 264.

[3] Sourate Al-Baqara, verset 265.

[4] Sourate Al-Baqara, verset 267.

 

Hamayssim

 

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *