Best Community, WMA, Formation Bouge ta vie, Islamic Deal, tous ces noms ont un point commun: Saïd Amzil. 1000 casquettes pour un seul homme, ça fait beaucoup, non? Comment gère-il tout ça?
- Comment vous est venue l’idée de devenir entrepreneur alors que vous avez un « passé » d’employé?
Lorsqu’on est salarié, on a l’impression d’être en sécurité. C’était mon cas également. Hélas, j’avais les mêmes problèmes que rencontrent la plupart des musulmans qui travaillent en entreprise : j’avais des difficultés pour prier à l’heure, pour faire mes joumou3a…
C’est de là qu’est née l’idée d’entreprendre. J’y pensais de plus en plus, mais sans vraiment approfondir la question.
Et un jour je suis tombé sur l’histoire de Abderrahman ibn Aouf. Un riche commerçant musulman qui vivait à la Mecque au temps où les Quraich persécutaient les musulmans.
Voyant la situation s’aggraver de plus en plus, Abderrahman Ibn Aouf a décidé de quitter la Mecque, pour Médine et de repartir à zéro, avec une totale confiance en Allah.
Il devint alors l’un des plus riches commerçants de Médine ainsi que l’un des 10 compagnons promis au Paradis. Cette histoire a été LE déclic qui m’a poussé à me lancer.
- Tordons le coup aux idées reçues, nul besoin d’avoir un BAC+10 pour se lancer, vous confirmez?
Je confirme ! La preuve, j’ai un BAC — 2 à mon actif.
Bien évidemment, ça va dépendre du domaine. Il y a des métiers ou des activités qui nécessitent d’avoir un certain nombre de connaissances. C’est le cas de la Médecine par exemple.
Dans des domaines comme Internet, c’est différent.
- Blogueur, formateur, vous êtes également webmarketteur. Il y a sur la toile pas mal de personnes se revendiquant également marketteur, tels que Sébastien le marketteur français; J.F.Ruiz… Qu’en-est-il pour la communauté musulmane? Avez-vous des concurrents dans ce domaine?
Je ne parlerai pas de concurrent. Tout le monde a quelque chose à apporter selon moi. Si les compétence de telle ou telle agence Webmarketing ou consultant peuvent servir les intérêts de la Communauté, bismillah !
D’ailleurs, il m’arrive moi-même de faire appelle à des frères ou sœurs, dans mon domaine pour gérer des processus de mon activité. Comme je le dis et le répète souvent, l’un des meilleurs moments du mois est celui où je rémunère mon équipe et les gens qui travaillent avec moi.
- Vous êtes blogueur, marketeur, formateur… Ca fait beaucoup de casquettes pour une seule tête. Comment gérez-vous votre quotidien?
Je commence l’année avec un plan. Ce plan définit les projets sur lesquelles je compte travailler. Ces projets sont déclinés en plan d’action et chaque plan d’action contient des tâches à accomplir.
C’est un état d’esprit qui se forge avec le temps.
Tous les 3 mois, je fais le point pour voir si je peux me permettre un peu de freestyles : )
Par exemple si je finalise un projet plus tôt que prévu…
Si c’est le cas, j’offre ce temps à la Communauté, soit en accompagnant les projets d’autres muslimpreneurs, soit en créant du contenu (formation gratuite, articles…)
Mais sinon, je suis mon plan initial.
C’est pour moi le seul moyen de préserver mon mode de vie et de consacrer le plus clair de mon temps aux vraies priorités.
- Saïd Amzil, vous avez dit lors d’une interview pour The frenchcom que vous aviez travaillé avec votre femme sur Islamic Deal (aujourd’hui, Islamic Deal a été cédé). Travaillez-vous toujours avec votre femme sur d’autres projets?
Oui !
Et le premier projet sur lequel nous travaillons ensemble quotidiennement est notre projet de vie. Al hamdlulillah nous formons une équipe de choc.
Côté professionnel, nous partageons la même passion pour Internet et la même vision de l’entrepreneuriat. Ce qui nous permet de former une équipe de choc. D’autant plus que nous sommes très complémentaires d’un point de vue compétences.
En début d’année, nous faisons en sorte de choisir les projets qui nous conviennent à tous les deux.
- D’ailleurs, que pensez-vous, honnêtement, de l’explosion du phénomène des Mompreneurs? Les encouragez-vous?
J’encourage plutôt toutes les personnes qui ont des intentions nobles.
J’encourage également toutes les initiatives qui peuvent permettre à une personne de concrétiser ses projets de vie.
J’encourage tous les projets qui participent au développement de notre belle Oumma.
Si le phénomène des Mompreneurs rentre dans ce cadre … j’encourage : )
- Pouvez-vous nous décrire une journée typique de Saïd Amzil?
Je me lève très tôt entre 4 et 5h. Je commence toujours par les tâches les plus importantes. (Celles qui font avancer mes projets)
Vers 6h, nous préparons les filles pour l’école.
Le transporteur scolaire vient les chercher vers 7h.
Ensuite, petit Dej avec Madame AMZIL et 2 ou 3 jours par semaine, je file travailler dans un café. Surtout quand mes tâches nécessitent de la créativité.
Après mes tâches importantes, je traite mes emails et les actions moins déterminantes.
La plupart du temps, je termine mon travail après Dohr, sauf pendant les périodes de lancements où il m’arrive de travailler jusqu’à l’asr.
Le reste de la journée, je profite de ma famille.
- Enfin, vous vivez actuellement au Maroc. Pourquoi avoir fait ce choix? Imaginez-vous revenir en France un jour?
J’ai pris la décision de faire Hijra pendant la polémique sur la théorie du genre. C’est quelque chose qui m’avait choqué à l’époque et c’est ce qui m’a fait prendre conscience qu’il fallait que je concrétise mon projet de Hijra.
Après une demi-heure de discussions avec Madame, nous avons choisi le Maroc. C’était ce qu’il y avait de plus simple à ce moment-là. D’autant plus qu’il y avait une école musulmane créée par des frères et soeurs de France sur Tanger.
Seul Allah sait de quoi demain est fait, mais nous ne pensons pas revenir en France un jour. Nous avons trouvé un équilibre ici.
- Pour finir, que pouvez-vous nous dire que vous n’ayez pas encore dit sur la toile?
Tous les matins, lorsque la journée commence, deux chemins se présentent à vous :
« Je stagne parce que de toute façon c’est Armageddon et je n’ai pas l’étoffe d’un héros (façon Bruce Willis) »
« J’ai confiance en Allah, je fais les causes et j’essaye d’améliorer mon quotidien… je ne lâche rien »
Le deuxième chemin est celui de la réussite.
Abir Nakad